Bonjour Titouan,
Avant tout, merci pour l'intérêt que vous portez à cette " aventure".
En ce qui concerne l'anonymat, compte tenu de la loi sur la détention d'animaux sauvages, j'y étais contrainte. Il était prévu un pseudonyme, mais l'éditeur a changé d'avis au dernier moment. Il a d'ailleurs également oublié de joindre à mon récit un petit glossaire des termes spécifiques employés pour parler de nos amis.
En ce qui concerne Aglaé et Grignette ( et leurs progénitures respectives), je leur ai ouvert la porte le 31 Décembre 2009, à la nuit, date de fermeture de la chasse ici. Elles sont revenues tous les jours, ou soirs, pendant environ 10 jours. La plupart du temps, il y avait un ou deux mâles supplémentaires... Puis, plus personne.
Je les ai cherchées. Vainement. Je me suis dit que compte tenu de leur nombre et de la compagnie sauvage établie sur leur ancien territoire, elles avaient dû aller plus loin. A ce jour, je ne sais si elles sont toujours en vie.
Parcontre, au début du mois de mai, j'ai constaté des laissées fraiches dans le pré devant la maison. J'ai rebranché mon baby-phone...et c'est Sauvageonne, sa fille et deux filles d'Aglaé qui sont venues au son de ma voix. Vous pouvez imaginez mon émotion. A partir de ce soir là, elles sont revenues quotidiennement et j'ai recommencé à les nourrir dans leurs cochonniers. Puis fin mai, en fin d'après-midi, une des filles d'Aglaé est rentrée avec détermination et est allée faire son chaudron dans le bois ! Le lendemain je la découvrais, douce et gentille avec trois petites boules de poils ! les trois autres laies partaient la nuit et rentraient se remiser ici la journée. Puis l'une d'entre elles n'est plus revenue pendant une semaine. Et pourtant, à la tombée de la nuit, début juin, je l'ai vu arriver devant la maison suivie de deux BB...
Toutefois, début juillet, j'ai tout de même fermé la porte, notamment en pensant aux maïs grandissants !
Ce fut le tour de la seconde fille d'Aglaé de mettre au monde des petits, puis celui de Sauvageonne.
Sur tous les marcassins, malgré la sécurité et la bonne nourriture donnée aux mamans, trois n'ont pas survécus. Il y en a tout de même quatorze, plus les quatre mères !
Le 31 décembre 2009, nous avons enlevé une grande partie du grillage au fond du parc afin qu'elles/ils partent. C'est encore la date de fermeture de la chasse dans l'ain. Depuis lundi donc, elles prennent doucement leurs marques à l'extérieur. Elles sont tout même couchées sereinement dans leurs cochonniers respectifs tous les matins !!! et deux soirs de cette semaine elles sont venues dans le bosquet devant la maison, mais encore, ou déjà... accompagnées...
Je suis tellement heureuse de les voir libres. Et je pensais qu'elles seraient tranquilles jusqu'à l'automne prochain.
Mais c'était sans compter sur l'acharnement de quelques-uns contre ce fabuleux animal.
En effet, le deux février( mardi) nous avons reçu un appel du lieutenant de louvèterie, puis de la fédération, puis de la direction départementale du territoire ! pour faire le point sur les sangliers.
Mon mari a prélevé trois bêtes rousses au mirador dans la saison. Nous n'avons pas fait de battue car nous avons estimé que la pression autour était bien suffisante. Eh bien pour eux cela ne l'est pas. Ils nous menacent d'une battue administrative !
Je vous laisse donc imaginer dans quel état d'esprit je peux être aujourd'hui : et pour les sangliers ayant échappés à la saison de cette année et pour les " miens" qui sont juste sur le point de reprendre des marques.
Nous avons rendez-vous lundi avec tout ce beau monde.
Bonne journée et merci encore.
Cordialement.